Ma chère lectrice, mon cher lecteur,
À 3650 € l’once, est-il encore sérieux d’acheter de l’or ?
Si vous n’avez pas déjà d’or physique, oui et sans attendre.
Ce qui se passe en ce moment au Japon me permet d’éclairer la réponse à cette sempiternelle question : La demande d’or physique est tellement forte au Japon que la vente de petites dénominations a été suspendue pour au moins un mois par les principaux détaillants d’or du pays. Or le Japon a une fâcheuse tendance à ouvrir la voie et à nous précéder en matière financière et économique. J’y reviens.
Si l’or était à son vrai prix, le Dollar, l’Euro et toutes les monnaies de papier s’effondreraient instantanément. La valorisation actuelle de l’or serait risiblement basse si l’on ne comptait que l’or physique et non ses ersatz de papier.
On me pose régulièrement la question de l’or sinon en permanence depuis que le métal jaune a dépassé les 1300 €.
Vous auriez évidemment mieux fait d’en acheter en mars 2019 à 1200 € au moment de « l’Or : le champion des ring » ou en janvier 2020 lors de « l’alerte haussière dans les somnolences digestives » à 1300 € ou encore en février 2020 à 1400 € lorsque « La décennie de l’or a commencé »… Mais faute de machine à remonter le temps, aujourd’hui vaut toujours mieux que demain.
Après avoir posé mon cadre d’analyse, j’ai prévenu régulièrement qu’il y avait un train en marche à prendre. Et régulièrement on me demande s’il n’est pas trop tard.
L’or comme investissement, je ne sais pas mais l’or physique, comme assurance il n’est que temps de vous en procurer.
Si vous considérez l’or comme un investissement dont l’objectif principal est de vous donner un rendement régulier ou un objectif à moyen terme : autant aller jouer à la roulette tant le marché de l’or est manipulé.
Le marché de l’or est maniplulé
JPMorgan, Barclays, Deutsche Bank, HSBC, UBS… Toutes ces banques ont été condamnées rien qu’entre 2014 et 2020 pour avoir manipulé le marché de l’or. Elles ont reçu des amendes de plus d’un milliard de dollars. C’est ce que l’on appelle le spoofing, toutes ces banques passaient de faux ordres massifs pour orienter le marché à la hausse mais surtout à la baisse.
Et ces condamnations ne sont que l’écume. La véritable manipulation est bien plus grave et profonde.
Pour chaque once d’or physique qui s’échange sur le marché de l’or, il y en a 300 qui circulent en papier.
Il y a 300 certificats, contrats et autres ETF qui vous GARANTISSENT que la banque (ou quelque autre intermédiaire) garde dans ses coffres, pour vous, la quantité d’or inscrite sur votre bout de papier. 300 promesses pour une once réelle.
Cela signifie que les grandes banques et institutions financières peuvent « imprimer » de l’or papier à la demande pour faire baisser les cours.
C’est pour cela qu’il est aussi sage de vouloir prédire les cours de l’or que le résultat de la roulette.
La chandelle de l’or
Pourtant, force est de constater que le cours de l’or est en fusion depuis la fin de l’été :
Ce n’est plus une hausse, c’est une chandelle. Les banques ont-elles perdu le contrôle ?
Dans ce cas, le cours de l’or physique ne serait qu’au début de sa formidable remontada face aux monnaies nationales.
Ce n’est évidemment pas le plus probable et alors l’or pourrait redescendre aussi sec… Comme en 1980 — sauf qu’en 1980, l’URSS ne menaçait pas l’hégémonie américaine comme la Chine aujourd’hui et les comptes d’Oncle Sam n’étaient pas encore gangrénés de dette.
Est-ce alors vraiment trop tard cette fois pour acheter de l’or ?
Les banques centrales, elles, pensent que non et continuent d’acheter de l’or à un rythme record malgré les prix.
La guerre des banques centrales pour l’or
C’est qu’une guerre fait rage entre elles. D’un côté, le Dollar est militarisé par les États-Unis qui n’arrêtent pas de financer des déficits toujours plus monumentaux sur le dos du reste du monde contraint d’avoir des dollars pour participer au commerce mondial.
De l’autre, la Chine accumule patiemment et discrètement de l’or physique depuis 20 ans afin de constituer suffisamment de réserves pour construire une alternative au dollar grâce à un nouvel étalon-or.
Yi Gang, le gouverneur de la Banque Populaire de Chine jusqu’en 2023, a pris sa retraite avec une déclaration passée inaperçue et pourtant limpide :
« L’impression monétaire sans limite mène toujours à l’inflation et la dévaluation des monnaies. L’or et l’argent peuvent servir à contraindre l’émission de monnaie papier […]
Les standards or et argent émergent de la concurrence (des monnaies).»
La dernière déclaration d’un gouverneur de la PBOC en ce sens remonte à 2009 quand le gouverneur d’alors avait déclaré au FMI qu’il fallait « ancrer » les monnaies dans des références stables, ce que tout le monde avait alors interprété comme un appel au retour à une forme d’étalon-or.
Ce retour pourrait être plus près que l’on imagine.
Le spectre de l’étalon-or
Une puissance doit contrôler environ 60% de l’or monétaire pour imposer un étalon or.
C’est ce qu’avaient le Royaume-Uni et les États-Unis au XIXe et XXe siècle, et 60 % c’est environ ce que l’Occident détient encore dans son ensemble si l’on prend les réserves américaines, européennes, du FMI ainsi que leurs alliés.
Cette domination pourrait rapidement tourner à l’avantage de la Chine si l’on se rendait compte qu’ils avaient considérablement augmenté les quantités d’or monétaire (en raffinant tout l’or non-monétaire possible), diluant ainsi l’Occident, ou s’ils arrivaient à casser ce que l’on appelait jadis la « triade », c’est-à-dire l’union des économies américaines, européennes et japonaises.
Le retour à l’étalon-or pourrait venir des États-Unis eux-mêmes, voulant couper l’herbe sous le pied de la Chine. J’ai cru quelques jours que Trump explorait cette voie en février dernier… Mais force est de constater qu’il préfère enrichir sa famille en manipulant le Bitcoin et le marché des cryptomonnaies.
Bien sûr, l’or peut sortir demain de sa chandelle et retomber aussi sec qu’il ne s’est envolé, mais cela ne change rien au sens de l’histoire : l’hégémonie du Dollar est contestée et sa mise en concurrence nous emmène directement vers un retour à l’étalon-or, quelque soit le vainqueur de la confrontation entre les États-Unis et la Chine.
La crise métastase
Au-delà de la direction de long terme, la crise actuelle est différente des précédents accidents.
Elle métastase partout en même temps que ce soit l’or, les banques, les actions, le commerce, l’IA…
Et même le Japon qui s’enfonce dans une telle crise que les Japonais font désormais la queue pour mettre la main sur quelques grammes d’or et les détaillants ont suspendu leurs ventes.
Cela ne s’était pas vu depuis 1980.
Pénurie d’or au Japon
Le phénomène est également différent de la suspension en France pendant le COVID.
Il est toujours de rappeler qu’entre mars et mai 2020, la cotation des Napoléon a été suspendue en France entraînant avec elle la quasi-totalité de la vente d’or physique tant la demande était forte et menaçait de découpler complètement de l’or papier.
Le cas japonais est un peu différent : Tanaka et Mitsubishi, les deux principaux détaillants, ont suspendu ou restreint drastiquement la vente de lingots jusqu’à 50 grammes.
Ils invoquent leur incapacité à répondre à la demande de ces petites dénominations.
Officiellement, ils ont tout l’or nécessaire pour répondre à la demande, simplement pas au bon format.
La réalité est plus complexe : Si les ventes de lingots de 100 g à 1kg ne sont pas suspendues, les délais s’allongent à plusieurs semaines.
Cela fait dix ans que le Japon est devenu exportateur net d’or. L’or d’investissement est principalement recyclé à partir de l’or de bijouterie ou industriel…
La récente perte de confiance des Japonais dans leur monnaie tarit la source d’or de bijouterie et la production d’or de Mitsubishi est divisée par deux depuis un an à cause de l’arrêt de partenariats stratégiques.
Cette perte de confiance arrive au pire moment alors que la nouvelle dirigeante du Japon, Sanae Takaichi, veut relancer la planche à billets.
Plutôt que de risquer la panique bancaire, la suspension et les délais permettent de s’assurer que les Japonais ne retirent pas leur économie en banque au moment où le gouvernement veut les diluer encore plus dans l’impression monétaire.
Or le Japon est un précurseur et il est crucial pour nous d’apprendre de leurs déboires.
C’est pour cela que je vous conseille d’acheter un peu d’or physique si vous n’en avez pas encore.
Le risque est grand que le jour où vous en sentirez véritablement le besoin, vous ne pourrez plus vous le procurer.
Ce jour pourrait arriver plus vite que prévu tant la crise actuelle s’étend à tous les pans de l’économie et du système financier.
Et de toute manière, le sens de l’histoire est celui d’un retour à l’étalon-or d’une manière ou d’une autre. Nous ne connaissons ni le jour, ni l’heure mais nous pouvons nous y préparer.
« La crise qui vient pourrait effacer 35 000 milliards d’épargnes privées » selon l’économiste et directrice générale déléguée du FMI Gita Gopinath.
C’est pourquoi je vous propose de nous retrouver demain mardi, 21 octobre, à partir de 20 h afin de faire un point complet sur la situation et comment vous protéger ainsi que votre famille.
Ce rendez-vous est GRATUIT mais sur inscription EN CLIQUANT ICI.
À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle

